Mon histoire de cœur avec les grizzlys débute ici, avec cet ours qui m’a laissé le prendre en photo tout en me faisant comprendre qu’il ne faudrait pas que je m’approche davantage. Mon road trip aux États-Unis touchait à sa fin et j’allais rejoindre le Canada via le Parc national de Glacier, une merveille de la nature et une belle entrée vers le grand nord !
L’été approchait à grand pas et les ours étaient très actifs, en recherche de nourriture, d’abord des herbes, ensuite des baies, puis du poisson pour finir en beauté et être prêt pour affronter l’hiver. Jusqu’à présent je n’avais pu voir une mère grizzly avec ses petits que de très loin, en photo on pouvait distinguer une boule brune derrière un rocher !
L’excitation est telle, quand on croise un ours qu’on se fiche un peu de la photo au début, rien d’autre ne compte, on a la chance de voir un ours en vrai, quand on ne vient pas d’Amérique du Nord c’est plutôt spécial comme évènement, cela reste gravé pour longtemps, cela fait partie des moments uniques de la vie.
Alors quand on a la chance de voir à plusieurs reprises des ours, et ici plus particulièrement un grizzly à moins de distance c’est plutôt sensationnel. Plus l’ours s’approchait, plus je reculais, il retournait des pierres pour trouver de la nourriture et continuait sa vie comme si de rien n’était, jusqu’à ce que d’autres touristes ne viennent perturber son déjeuner.
Toujours à distance raisonnée, j’observe la scène et je vois ensuite ce jeune grizzly se dresser sur ses deux pattes, comme pour se faire plus gros, plus menaçant, bien qu’il le fût déjà suffisamment ! Un ranger est venu sanctionner les comportements dangereux et fit en sorte que tout se passe au mieux pour l’ours et pour les humains autour.
Pendant que tout cela se passe loin de moi, je contemple à travers mon objectif la beauté et la puissance de cet animal, je suis frappé par sa grandeur et l’assurance qu’il dégage, cet animal en un regard a forcé mon respect. C’est ainsi qu’a débuté ma passion pour les grizzlys et que j’ai développé mon style de photographie en portrait animalier car je voulais d’abord me focaliser sur le regard de l’animal en particulier, un regard qui peut souvent nous désarmer.