Je ne suis pas resté très longtemps au Panama, mais les quelques jours que j’y ai passé ont été marqués par de belles rencontres animalières inattendues, sauvages et un peu moins sauvages. Des heures passées à contempler des paysages à couper le souffle, monter toujours plus haut pour aller voir des cascades qui n’en finissent plus, se prendre claque après claque.
Quand on pense qu’on ne peut pas être plus ébloui de beauté, on l’est quand même car chaque destination, chaque coin de la terre qu’il m’est donné d’explorer est une nouvelle chance d’être témoin de la beauté de la nature. Il n’y a pas de plus belle montagne, de plus belle cascade, de plus belle plage ou de plus belle forêt. Non. Il y a juste des montagnes, des cascades, des plages et des forêts qui nous touchent plus au moins profondément en fonction de notre état d’esprit et de cœur.
Ce moment où nous sommes face à la nature est un moment unique, qui n’existe pour personne d’autre, juste soi face aux éléments. Alors quand j’ai arpenté Quetzales Trail un jour un peu pluvieux et merveilleux, mon attention s’est portée sur cette ferme, et ses moutons qui pâturaient paisiblement. Bercé par leur bêlement et amusé par les agneaux qui sautent partout, mon regard est attiré par ce bélier couché dans l’herbe humide en marge du troupeau.
Son œil un peu triste, ses cornes majestueuses, sa solitude apparente m’ont ému et j’ai eu envie d’immortaliser ce moment. Bien évidemment tout ceci est dans mon imagination, je n’ai aucune idée des états d’âme de ce bélier mais cela m’a inspiré la composition de cette photographie et surtout je trouve qu’il est intéressant d’explorer les différentes interprétations que nous pouvons avoir d’un même sujet en fonction de notre propre état d’esprit et notre ressenti à ce moment précis, qui n’existe que pour nous.