Les ours et moi c’est une grande histoire d’amour qui débute à Yellowstone en 2017. Depuis, j’ai fait du chemin, et croisé beaucoup d’ours de couleurs, de tailles et d’espèces différentes dans des environnements divers, et à chaque fois ce sont des moments épiques où l’adrénaline est à son comble.
Ici je n’étais pas en voyage mais sur mon lieu de travail saisonnier, perdu au milieu de parc provincial de Wells Grey où il arrive souvent de croiser des ours noirs autour de la propriété. En effet je me trouve au milieu de la forêt, donc de leur habitat naturel, d’autant plus qu’au début du printemps ils sont sortis d’hibernation et à la recherche intensive de nourriture.
Un beau jour de Mai, alors que j’étais tranquillement en train de profiter d’un jour de repos dans ma caravane, j’entends un bruit de ruminent. Je penche alors la tête vers la fenêtre et vois cet ours noir à la parure cannelle manger tous les pissenlits qui se trouvaient autour de mon logement, à quelques mètres de ma porte, qui consistait en une fine moustiquaire !
Surpris et inquiet qu’il n’essaie d’entrer dans la caravane, je le somme de partir d’un ton autoritaire. Il s’exécute sur le champ et se pose dix mètres plus loin contre un arbre avec un petit air penaud comme un enfant qui venait de se faire réprimander. Je trouvais cette scène amusante alors j’ai voulu immortaliser ce moment, et ai été agréablement surpris du résultat.
J’affectionne toute particulièrement ce cliché et cet ours que j’ai eu l’occasion de croiser à de multiples reprises sur la propriété ou en balade et avec qui j’ai pu cohabiter de la plus belle des manières. Lorsqu’il y a un respect mutuel de l’espace et sans intention de se nuire entre deux animaux, ici l’homme et l’ours, l’équilibre se fait naturellement et on obtient des relations harmonieuses.
